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Mondovélo Orléans

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  1. Plusieurs points (car il est tard et je suis fatigué) : je ne joue pas ma survie avec le frein à disque. Personne d'ailleurs, c'est justement un marché stable et les innovations de rupture sont perturbantes. Donc l'arrivée des disques sur la route aurait même plutôt tendance à ralentir le marché qu'à l'accélérer. Dans notre industrie, la survie a un moteur et une batterie, elle s'appelle VAE; il suffit pour s'en convaincre de regarder l'état du marché du VTT après le passage des calamités 27,5" et la dernière en date, le Boost : perte de confiance des clients et report des achats, marché de l'occasion fracassé. Belle réussite... Non, mon voisin Pierre ROLLAND ne descendra pas plus vite que NIBALI, mais NIBALI ira certainement plus vite en descente si il passe aux disques. Non, les géométries des vélos en disques ne sont pas nécessairement plus longues, les bases du Look 765, du Lapierre Xelius SL (pour prendre des catégories de vélos différentes) etc... sont identiques entre la version disque ou la version sur jante. Le cyclisme un sport de riche ? Je vous félicite si vous avez cette clientèle, mais à mon sens, la démarche de certains constructeurs américains (en capacité de transformer le plomb en or avec des cadres chinois qu'ils ne fabriquent pas eux mêmes tout ça par l'appui en sponsoring de plusieurs équipes ProTour), est bien plus criticable. Ce sont eux qui font monter les enchères. Mais après tout, si cette clientèle existe, pourquoi ne pas aller la chercher ? On continuera à vendre des wagons annuels d'Orbea Avant H40 à 999€, rassurez vous… Quand vous parlez de "cyclistes incapables de régler un dérailleur, alors des disques" je trouve un grand paradoxe. Puisque les dérailleurs restent une science obscure pour beaucoup de cyclistes, qu'il y ai une intervention sur des disques ou sur des freins sur jante, cela changera quoi exactement ? Je souhaiterais aussi que vous me précisiez selon VOTRE expérience quelle intervention est à faire sur des disques, parce que j'ai beau me creuser la tête, je n'ai aucune idée de ce que nous serions amenés à effectuer comme opération compte tenu du niveau de fiabilité des freins modernes. Un changement de plaquettes ? Je ressens enfin une crainte de votre part : je pense que vous ne maîtrisez pas cette technologie et cela vous angoisse. Faites vous un cadre sur mesure en titane en disques, et testez le, on en reparle. À moins que ce ne soit la défense de votre business que vous souhaitiez dans cet engagement absurde contre l'inéluctable... buena note
  2. Bonsoir Monsieur Blondeau, Je reprends avec beaucoup d’effroi la conversation que nous avons eu plutôt dans l’année pour répondre à vos affirmations. Et j'avoue que je suis plus qu'etonné qu'une sommité de votre calibre se cabre ainsi face à un progrès manifeste. Mais je voudrais souligner aussi et surtout qu'il fait écho au conservatisme de bon aloi qui sied aux pratiquants à "casquette sous le casque". Permettez moi donc de reprendre le fil de notre débat en reprenant "poings par points", les vôtres. Pour noter les points " négatifs " des freins à disque je pourrai dire : - lourdeur : oui, et c'est peut-être le seul et unique point sur lequel vous avez raison. Je note un alourdissement d'environ 300 grammes en moyenne. Pour info, Cannondale a présenté un SuperSix Evo Disc seulement 150g plus lourd que la version freins sur jantes. Je donne deux ans aux constructeurs pour rétablir l'équilibre, voire l'améliorer. - c'est compliqué avec un circuit d'huile qui chauffe lors des freinages longs et appuyés : j'aimerais que vous précisiez le mot "compliqué". Du point de vue atelier, la purge est aussi rapide voire plus qu'un changement de gaine (déguidolinage / reguidolinage) et de câble. Oui, le circuit chauffe, mais c'est bien sur le terrain des freinages longs et appuyés qu'il fait montre d'une endurance supérieure et bien plus constante que le frein à câble. Pour vous en convaincre, je vous invite à remplacer le circuit de freinage hydraulique et disques de votre voiture par un système à câble (comme d'antan) et à comparer son endurance sur une descente de col. Bonne chance. ;-) - il y a risques de coupures avec le disque même si les bords sont arrondis ( vélos de pros ) : À choisir, je préfère encore un rotor arrondi de 140 mm dans le tibia qu'un plateau de 53 dents. Mais si vous êtes stressé à ce point, des constructeurs comme Tune ont déjà des protections dans les tuyaux. - les bases doivent être allongées et sont plus larges avec un entraxe qui passe de 130 a 143 donc pour ceux qui avaient les talons frottant sur les bases cela va compliquer : question de mathématiques, l'augmentation de l'OLD de 130 à 142 implique un élargissement de 6 mm des bases de chaque côté, soit, mais quel est l'écartement réel des bases au niveau des talons sachant qu'ils passent aux environs des 2/3 arrière ? (PS : je suis concerné par le sujet, je pédale en canard, mais je n'ai aucun problème de frottement). - le vélo aura moins de réactivité mais sera plus confortable avec l'EAR allongé : je n'ai pas compris ce point, désolé. - le freinage va créer un couple d'un seul coté avec risque pour le vélo de " tirer à gauche " : je rigole... vous avez testé avant de dire ça ? La seule fois où ai ressenti cela, c'était au début des années 2000 quand Cannondale a sorti sa première version de sa fourche VTT monobras, la fameuse Lefty. Je l'avais affublée d'un disque de 203 mm (d'ailleurs incompatible). Avec des axes de 12 mm traversants, les freins à disques route freinent droit, n'en déplaisent à leur détracteurs. - si la qualité du freinage n'est pas en remettre en cause la limite sera donnée par les pneus : exact, ça va défriser les irréductibles du 23 mm, sachant qu'aujourd'hui je vends à 95% du 25 mm, la combinaison est parfaite. - le changement de roue sera plus complique et plus long ( compétition ) a cause de l'axe traversant et du disque a centrer : ahahah, mais avez vous déjà changé une roue disque de votre vie ? Quel centrage ? Une roue disque se centre seule, je vous invite à un petit stage de mécanique gratuit, et on ira se faire une pizza à l'Etna après... Pour qui n'a pas deux mains gauches, le changement de roue est même plus rapide qu'avec un frein sur jante ! - bien sur le parce de roues sera a renouveler mais le parc de cadres aussi pour ceux qui ont plusieurs vélos : oui c'est sûr, mais ce fameux parc se renouvellera sur 5 ans, durée moyenne entre deux changements de vélos. Comme je vous ai dit, PERSONNE n'est venu m'acheter un vélo avec "freins à disques" tout en haut du cahier des charges. - le budget va augmenter : pour le moment il y a effectivement une différence de prix, mais les volumes aidants, les disques vont continuer à se démocratiser à l'instar du VTT qui propose par exemple des Orbea à 475€ en hydraulique Shimano... - il n'y a pas de standard unique : vrai, mais faux -> la bataille est perdue pour beaucoup de petits accessoiristes, Shimano a bel et bien imposé le flat-mount, il suffit de se promener à l'Eurobike pour s'en convaincre. - les disques ne supporteront pas les projection d'huile : ils ne supportent pas non plus d'être mis au micro-ondes et ne résistent pas au marteau-piqueur. Non, sans déconner "projection d'huile" de quelle origine ? Parce qu'à priori ce n'est pas une circonstance de course très "normale"... ou si le mécano est un abruti fini. - attention à la manipulation des leviers lorsque la roue ne sera pas présente ...il faudra toujours insérer une cale .. : Oui, ça s'appelle prendre des précautions. Au même titre qu'il vaut mieux toujours remettre ses belles lunettes dans un étui. Es ce que cela va permettre d'aller plus vite ? : oui, je le confirme, cela met terriblement en confiance, ça vient de me coûter une clavicule. Au bout de trois jours de course, je ne freinais presque plus et j'ai fini par visiter les urgences de l'hôpital de Sartenne. Le freinage disques sur route est diabolique, c'est un pousse au crime... Pas pour les fillettes, c'est certain. Nous avons vu sur le dernier TDF que ce n'est pas le freinage qui est en cause ( tous les freins moyen et haut de gamme freinent suffisamment ) mais la tenue des pneus au sol.... : Le pilote y est aussi pour beaucoup, il y a une vraie différence de freinage et de modulation avec un disque, un peu comme si vous suiviez de trop près une Porsche sur l'autoroute. Si elle freine fort, vous allez goûter son 6 cylindres avec le nez... C'est donc la limite de l’adhérence du pneu qui serait plus en cause que le freinage : ça va changer l'ordre des priorités, demandez aux propriétaires de jantes carbone s'ils sont à l'aise sous la pluie... Sauf que les constructeurs veulent plus de CA et plus de marge en voulant imposer le disque qui conduirait au renouvellement de toute la flotte de roues et de vélos ... Et que l'on ne dise pas que cela n'est point vrais : lorsqu'on veut tuer son chien on l'accuse de la rage .... La grande théorie du complot de la méchante industrie contre les gentils consommateurs, ça marche dans toutes les industries dès qu'un produit de rupture se présente. Fair enough... Mais voilà, ce discours se tient sur un marché en augmentation, or le marché de la route est d'une stabilité confondante depuis 30 ans. Aujourd'hui, les industriels investissent sur le VAE, la route étant bien moins rémunératrice et beaucoup trop concurrentielle. Bonne réflexion
  3. Vaste débat Monsieur Blondeau et vous avez en grande partie raison sur beaucoup de points. Par manque de temps, je ne vais pas être en capacité de répondre à tous ces points avec la froideur de "l'ex" que je suis. Mais la conclusion qui risque d'être lapidaire pour autant très biaisée "on ne pense qu'aux marges", ne serait pas tout à fait fausse pour autant... Le commerce impose des règles dont nul ne peut s'affranchir et c'est souvent avec l’œil de la passion qu'on juge notre métier.
  4. Pas la peine de me présenter sous ma propre identité, toutefois avec quelques recherches sur Google, vous n'aurez pas de mal à la trouver... ;-) Trois commentaires à vos deux réponses ma foi très respectueuses et honorables : "les beaux vélos coutent souvent plus de 10.000 €". Mon activité (généraliste) voit très rarement ce genre de spad atteindre des tickets au delà des 10.000 €. Si vous avez cette clientèle, tant mieux. Quand je vends un Look 795 en Ultegra Di² avec de fabuleuses roues Mavic, le ticket reste largement inférieur à ce montant. A 4000 € (voire moitié moins), on a aussi et déjà un superbe engin permettant de se faire plaisir. "un descendeur n'a pas besoin de frein a disques " : étant moi-même issu du VTT et plutôt casse-cou, j'ai eu l'occasion de constater que le couple étrier Ultégra - jantes Exalyth ne me suffisait plus. Je veux aller plus vite encore, planter mes freinages comme en moto (je suis motard aussi, je précise) et faire lécher les plaquettes quand l'approche d'une épingle se fait sentir pour mieux affiner ma trajectoire. Non, cela ne me fera pas aller beaucoup plus vite que mes potes, mais je n'aurai plus la frustration d'avoir pu prendre encore plus de plaisir si j'avais pu mieux freiner. Est-ce du besoin ou de l'envie ? "Un nouveau standard est en premier lieu là pour motiver ce renouvellement, pas pour améliorer la vie des cyclistes..." : innover pour innover n'a pas beaucoup de sens et la loi du marché fini toujours par écarter les innovations bidon. L'histoire de notre industrie est jalonnée de ces innovations qui n'ont pas trouvé leur public, de ces essais techniques transformés en bides commerciaux. Aujourd'hui, l'industrie du vélo de route regarde avec circonspection cette arrivée qui à l'instar de l’évolution 26-27,5" en VTT n'a créé que confusion et chaos. Il nous aura fallu 2 ans pour éliminer le 26" et défoncer le marché de l'occasion, entrainant par la même occasion la frustration de milliers de pratiquants dont le spad devenait soudain tellement obsolète qu'il faut presque littéralement le donner. Pinarello et Look ne comptent pas parmi les convaincus du disque car le marché du vélo de route est hautement conservateur. Ils attendent de voir, mais tout est prêt dans les cartons en Italie comme à Nevers. Toutefois le disque va simplement donner un peu de sécurité même psychologique. Je suis par contre en désaccord sur le fait qu'il accélérera le renouvellement, mais au contraire, il apportera de la confusion et de fait ralentira ce renouvellement. Bon appétit. X
  5. Je vais sûrement passer pour partisan, et vous n'auriez pas tort, je suis un professionnel du cycle. Je m'agace toutefois aussi bien à la lecture des forums anglo-saxons que francophones de la guéguerre "pro et anti-disques". Alors quand j'ai lu la lettre de Mécacote dans mes mails traitant du thème "les disques en vélo de route" version "satané complot", j'ai vu rouge. Je n'ai pas cherché dans vos archives, mais je ne serais pas étonné d'y trouver un sujet traité de manière identique sur le Di2 daté 2008. Je suis vététiste depuis 28 et routeux depuis 14 ans. Je roule en disques depuis 1999 et j'entendais la même chose sur les freins à disques VTT à l'époque. Dans la moto les anti-progrès prônent la moto sans ABS, sans anti-patinage voire sans injection. C'était mieux avant, bref... Il faut être anti-quelque-chose pour exister de nos jours. Anti-Trump, anti-Macron, anti-slip ou pro-caleçon. Rien n'est imposé aux cyclistes modernes. Aucune marque ne propose des gammes à 100% disque. Je vends du Lapierre, du Scott, du Look et des Orbea avec bonheur. Dans chaque gamme, la majorité voire l'écrasante majorité des vélos sont disponibles dans les deux formats et les freins sur jantes continuent à représenter 95% des ventes. Qui fait le marché ? La demande ou l'offre ? La poule et l’œuf... Les constructeurs n'imposent rien. Ils développent, ils proposent, ils fabriquent, ils vendent. C'est la loi de l'économie. Si demain un génial inventeur découvre que les vélos à roues carrées sont plus performants que les actuels, c'est lui qui prendra le risque de les proposer, de les fabriquer et de les vendre. Il n'y a pas de complot ourdi par la NSA, le FBI ou le KGB pour vendre des vélos à freins à disques, il n'y a que des gens comme vous et moi pour lequel le métier est de mettre un truc dans leur assiette et de le faire avec le plus de professionnalisme, de respect et de passion possible. Quand un client me demande un vélo avec freins à disques, je ne lui réponds pas "c'est nul, ça sert à rien", ou "ouais, c'est chouette, tu vas voir tu vas t'éclater et c'est plus sûr en descente" ... non, je lui pèse le pour et le contre avec lui, et c'est lui qui fait le choix. Monsieur Blondeau, malgré tout le respect que j'ai pour votre travail, sur ce coup là, vous vous trompez. Venez donc bosser un samedi après-midi en boutique avec moi et vous verrez que ce que vous prenez pour un artifice n'est pas du tout un argument pour augmenter le CA du magasin, c'est simplement un élément de plus pour offrir plus de choix aux clients. Je n'ai encore JAMAIS vu de client acheter un vélo de route en disques pour compléter sa collection dans son garage. Nos clients renouvellent leur matériel et à ce moment là seulement ils se posent la question "disc or not disc, that is the question". Enfin, penser que les constructeurs nous poussent à prendre des vélos en frein à disques, c'est juste manifester une belle ignorance sur la façon dont travaillent et les magasins, et les fabricants. Loupé. Notre profession est indépendante et nous ne savons que trop bien dire NON... et les dits fabricants ont eux aussi intérêt à ménager les susceptibilités de nous autres professionnels. A titre personnel, faisant partie (à mon grand regret) des cyclistes bien plus efficaces en descente qu'en montée, j'ai commandé un magnifique Orbea Orca en DuraAce Di2 Disc... car quand on a gouté au disque et à la formidable modulation de freinage que ce système procure, on a pas envie de revenir au frein sur jante. Et moi, c'est là où je prends vraiment mon pied : quand le dénivelé s'inverse. Amicalement,
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